Mon enfant est difficile
Il enchaîne les caprices. Elle n’écoute rien. En tant que parent, on a l’impression d’avoir tout essayé. On se sent désemparé. “C’est un enfant difficile”. La phrase est finalement lâchée, mais est ce vrai ?

En réalité, il n’y a pas d’enfants difficiles, il n’y a que des enfants que les parents ont des difficultés à élever. C’est donc la relation parent-enfant, et non l’enfant, qui est difficile. Mais c’est vrai qu’il peut être plus facile de remettre son enfant en question, plutôt que sa relation à lui. Il devient le miroir des difficultés de toute la famille.
Parler d’enfant difficile, c’est nier la construction de l’enfant et le rôle qu’y jouent les parents. La psychiatrie classique considérait l’individu, sa construction, sa singularité. Aujourd’hui, il n’y a plus que des symptômes, et ce jusqu’à la caricature. L'unicité de l'individu ne compte plus. Alors que nous sommes tous des personnes uniques, qui se sont construites de façon singulière, avec deux parents qui étaient eux-mêmes deux êtres singuliers, avec des grands-parents, une lignée, une langue, un pays… Là, on induit l’idée que l’enfant est né comme ça. Comme si ses parents avaient tiré le mauvais numéro à la loterie. Ce serait donc inné. Alors l’enfant s’identifie à cette image qui lui est renvoyée de lui-même. Quant aux parents, ils sont réduits à l’impuissance la plus totale.
Pour amorcer un changement, il faut:
- Cultiver la cohérence éducative: La mise en place d'un cadre indique à l'enfant jusqu'où il peut aller, à condition que les deux parents soient d'accord. Plus vous augmentez la cohérence éducative, plus les enfants s'y retrouvent. Idem en cas de séparation.
- Choisir ses batailles: Etablissez des priorités. Il y a des points sur lesquels vous devez tenir et d'autres, lâcher. Si vous l'attrapez pour un oui, pour un non, continuellement l'enfant s'habitue et il n'en tient plus compte… et vous êtes toujours dans la vigilance. Epuisant, surtout pour vous, et particulièrement inefficace.
- Booster votre compétitivité: Les enfants sont champions pour vous mettre en échec. Et vous pouvez vous sentir découragé(e), miné(e) par la certitude d'être un mauvais parent. Stop ! Ils ont un véritable talent à s'engouffrer dans la faille. Dites vous que vous faites de votre mieux, et que vous allez explorer de nouvelles attitudes.